LAMBORGHINI Countach LP400S
1981
Le modèle.
Après la superbe 350/400 GT, techniquement plus avancée que les Ferrari, après l'ahurissante Miura, ultra-basse, au V12 central arrière transversal, enfin après l'anticonformiste et superbe Espada 4 places, quel coup de maître allait encore frapper le cavaliere Ferruccio Lamborghini ?
En 1971, la presse découvre au Salon de Genève un vaisseau provenant d'un autre monde, une icône de la vitesse, une silhouette outrageante de beauté, d'une évidence qui démodait sur-le-champ la concurrence, et allait s'inscrire dans l'histoire de l'automobile moderne : la Lamborghini LP500 Countach.
Sa ligne, création de Marcello Gandini, tirait sa filiation du prototype "Carabo" (1968) de Nuccio Bertone, sur base Alfa-Romeo 33, une automobile déjà inscrite dans un profil monocorps effilé, radical et d'avant-garde avec ses portes "en élytres" de scarabée. De cette ébauche, Gandini extrait la quintessence, créant un archétype de la beauté mécanique moderne.
La LP500 (équipée d'un V12 tout alliage, 4 ACT, de 4,971 cm3, développant 440 chevaux) n'allait pas être produite telle quelle, pour des raisons de fiabilité du moteur. C'est avec une mécanique beaucoup plus robuste de 4litres (3929 cm3, 375 chevaux) que la voiture entrait en production. Elle revendiquait 290 km/h et 22,8 secondes au kilomètre départ arrêté.
Au-delà de la beauté très pure de la LP400, le modèle LP400 S, dont un exemplaire est proposé ici, est celui qui a sans doute le plus marqué le public, en raison notamment de son "restyling" musclé, comprenant des extensions d'ailes, des jupes latérales et des spoilers avant et arrière d'un dessin extrêmement agressifs. Ces modifications étaient dictées par l'élargissement considérables des pneumatiques. L'épure de suspension était également entièrement revue, y compris barres anti-roulis plus dures (et disques de freins plus grands), pour faire mieux travailler les liaisons au sol.
Peu après sa mise en production, la 400S bénéficiait en option du fameux aileron arrière (identique à celui installé par Lamborghini sur la voiture très spéciale réalisée pour le milliardaire canadien Walter Wolf). Cet élément aérodynamique allait rester comme l'un des symboles des Lamborghini les plus extrêmes.
La voiture proposée à la vente.
Seulement 237 Countach LP400S ont été fabriquées.
La LP400S que nous proposons a appartenu à René Leimer, l'un des deux partenaires suisses ayant racheté ses parts à Ferruccio Lamborghini au début des années 70.
Rappelons que la firme, à la suite notamment de l'annulation, par le gouvernement Bolivien, d'une très importante commande de tracteurs - activité historique de Lamborghini -, rencontra des difficultés financières considérables en 1969 et 70 (d'autres entreprises automobiles, telles que Ferrari, "sauvée" par son rachat par Fiat, connurent à cette époque des problèmes comparables, dans un contexte de graves conflits sociaux en Italie).
Ferruccio Lamborghini, après avoir dû vendre sa société de tracteurs agricoles accepta en 1972 de céder 51% des parts des automobiles Lamborghini à Georges-Henri Rossetti, un homme d'affaires suisse. En 73, il fut décidé de mettre fin à la construction de la Miura, et de lancer la production de la Countach sur une grande échelle. Pour sa part, Ferruccio Lamborghini vendit, fin 73, les parts restantes des automobiles Lamborghini à René Leimer, un autre partenaire suisse, et se retira de la direction de la société en 74.
Pour en revenir à la voiture mise en vente, elle est finie en blanc, sa sellerie en cuir rouge sombre est en parfait état. Elle possède un vide-poche optionnel dans le caisson gauche côté conducteur (visible sur la photo ci-dessous).
Ses 51.000 kilomètres sont réels, et elle a de plus fait l'objet d'une restauration mécaniques à 20.000 km. Une amélioration intéressante a été apportée à cette automobile : elle a été équipée de l'allumage électronique des modèles 5000S, plus fiable et efficace.
Le splendide moteur V12, tout alliage 4ACT, de la Countach (photo d'archives) accouplé à sa boite de vitesses : on voit parfaitement le montage de la boîte vers l'avant, et à l'arrière du moteur la sortie de puissance vers les demi-arbres de roues. Au bas du carter de boîte, on discerne le trajet de l'arbre de transmission revenant vers les roues au travers du carter moteur. Cette innovation technique a marqué une date dans l'histoire de l'automobile de Grand Tourisme à hautes performances.
Elle a enfin bénéficié de travaux très récents (notamment réfection de la climatisation et de divers accessoires) et elle est équipée de pneus neufs.
Compte tenu de son état et de sa rareté, cette voiture est proposée à un prix exceptionnel, pour qui connaît le marché pour ce modèle.
Nous connaissons très peu de Countach S demeurées en aussi bon état, aussi proche de l'origine et authentique, sans avoir été pour autant "sur-restaurées" avec la diminution de valeur historique que cela signifie. Ces automobiles étaient en effet fabriquées en très petites série - pour ne pas dire à l'unité - par des techniciens et artisans hautement qualifiés (notamment la tôlerie d'aluminium formée à la main). Cela se traduit par un caractère unique de chaque exemplaire, qu'il convient absolument de préserver lors des opérations d'entretien et de restauration.