AUTODROME Cannes  

 FERRARI F 365 GT4 BB         1974

 

La BB est l'apogée des Ferrari Grand Tourisme construites à la main (seulement 387 exemplaires) - ensuite, vint l'ère Fiat, la Testarossa  (7000 exemplaires), et le basculement définitif de la marque Ferrari dans le monde industriel et ses objectifs différents.


Historique du modèle.

L'histoire de la "Berlinetta Boxer" remonte à la présentation en 1966 par Lamborghini de la Miura, première GT à moteur central-arrière transversal. Avec sa ligne agressive, sa structure innovante inspirée des Sport-Prototypes de l'époque, la Miura, présentée de surcroît par une marque encore peu connue, remit en cause la suprématie des Ferrari GT à moteur avant (275 GTB/4, Daytona).

Ferrari devait réagir, même si sa doctrine était alors que le moteur avant était la meilleure solution pour une routière. La Daytona continuait d'ailleurs d'avoir du succès auprès des clients grâce à ses performances et à sa ligne. Ferrari se donna donc le temps de peaufiner sa première GT à moteur central. Le processus commença dès 1968, où PininFarina présenta l'étude Ferrari P6, à moteur central, dérivée des prototypes P3/P4. Cette lente gestation aboutit à la présentation au Salon de Turin 71 de la 365 GT4 / BB, radicale avec son dessin proche de la P6, et devant succéder à la Daytona. 

               

Le prototype d'étude P6, créé en 1968, relativement peu connu, est une oeuvre marquante (Leonardo Fioravanti pour Pininfarina / Ferrari)

Où l'on retrouve quelques traits de la Daytona, par exemples l'extrémité du capot avant, le pavillon et les montants de pare brise, mais surtout, révèle la transition future vers les Grand Tourismes à moteur central. L'essentiel de la BB apparaît, le dessin de l'arrière, la finesse de sa ligne, et cet équilibre extraordinaire et novateur,

              

L'interprétation du thème de la GT à moteur central par Ferrari et PininFarina fut controversée mais le temps leur a donné raison : d'une part la ligne n'a pas pris une ride, au contraire elle s'est révélée comme intemporelle et éternelle ; d'autre part, la conception et la technique de la BB sont irréprochables, et donnent immanquablement le "grand frisson" dû à la proximité étroite de cette GT racée avec les technologies de course. En conséquence, la BB est recherchée par les connaisseurs car c'est une véritable icône Ferrari à son apogée. On peut considérer que le point d'inflexion se situa immédiatement après, avec la Testarossa, industrialisée par Fiat, modèle qui suivit la BB 512i et qui connut une large diffusion commerciale.

La production de la BB commença après la présentation de la voiture définitive au Salon de Paris 73, alors que les nombreux succès en compétition des Ferrari 312 B en F1 et 312 PB en Sport-Prototype avaient confirmé la validité technique de la structure 12 cylindres à plat, oeuvre de Mauro Forghieri et désignée aussi parfois comme un "V à 180°".

La nouvelle Ferrari combinait une ligne superbement pure et dynamique, dessinée par Leonardo Fioravanti pour PininFarina, et la puissance déferlante d'un flat 12 de 4390 cm3, dont l'architecture était, dans la meilleure tradition Ferrari, étroitement dérivée des moteurs de compétition. 

 

 

 

        Le sculptural moteur de la 365 BB issu de la F1: 4,4 l. et 380 ch à 7700 tm/n ( soit 100 de plus que la GTB4 ! ). Les versions ultérieures "512", à la cylindrée augmentée à 4.9 L moins typés et plus paisibles, n'atteignaient que 6800 t/mn.

 

Grâce à une étude aérodynamique approfondie, l'alimentation en air et le refroidissement du moteur ne nécessitaient plus de prises d'air latérales jusque-là inévitables sur les prototypes de compétition à moteur central. Le flat-12 issu de la plus récente technologie compétition, innovait aussi par un système de distribution par courroies, plus silencieux que les chaînes, et réduisant l'inertie des pièces en mouvement. A noter qu'à cette époque aucune obligation de remplacement périodique, systématique, de ces courroies n'était préconisé ; cela devint le cas ensuite pour des raisons commerciales.

Il convient de distinguer trois séries successives :

- la première fut la 365 GT/4 BB (365 pour la cylindrée unitaire, 4 arbres à cames, et BB signifiant Berlinette Boxer). C'est un exemplaire de cette version rare que nous mettons en vente.

- puis la 512 BB (la nomenclature était alors une combinaison du nombre de litres de cylindrée, soit 5, et du nombre de cylindres, 12),

- enfin la 512 BBi (i pour injection).

La 365 GT4/ BB de Guitteny-Migault cette version compétition, s'illustra aux 24 H du Mans 1977. Malgré des incidents de courses, cette version de 400 chevaux, très proche de la série, finit les 24 heures en 16° position. Cette même voiture, développée par l'équipe "privée" North American Racing Team, avait précédemment enlevé la 6° place au classement général aux 12 H. de Sebring  ( USA ) en 1975


La 365 GT/4 BB.

La 365 GT/4 BB à carburateurs dispose d'un douze cylindres de 4390 cm3 en alliage léger, à chemises rapportées en fonte, avec  lubrification par carter humide, et délivrant 380 chevaux à 7700 t/mn. pour un poids de 1235 kg.

Cette première version se reconnaît esthétiquement à ses six feux arrières ronds et à ses rarissimes six sorties d'échappement. Elle ne comporte pas la prise d'air inférieure devant les roues arrière, qui apparut sur les modèles suivants ; sa forme est ainsi plus pure. Très basse (1,10 m) elle fait immédiatement paraître la Daytona comme d'une autre génération : elle se compare aujourd'hui favorablement à sa rivale de l'époque la Miura, avec cependant des lignes objectivement plus épurées pour la Ferrari.

Elle a été produite à 387 exemplaires seulement, entre 1973 et 76, ( 24 exemplaires en 73,  229 en 74, 119 en 75, et 15 exemplaires en 76).

Les 512 et 512 i, ont été diffusées chacune à un millier d'exemplaires.

En 1976, la 365 GT 4/BB fut remplacée par la 512 BB, à la cylindrée portée à 5 litres, pour une puissance cependant inférieure d'une vingtaine de chevaux (360), et atteinte à 6800 t/mn au lieu de 7700. La carrosserie perdait l'originalité des six feux / six échappements, qui rendent la 365 si exclusive. Ensuite fut présentée la version à injection 512 BBi, ne délivrant plus que 340 chevaux en raison notamment des nouvelles contraintes imposées par les normes anti-pollution.

Avec plus de chevaux dans l'absolu, mais aussi plus de puissance au litre, et un régime maxi plus élevé, le moteur 4,4 litres de la 365 GT4 BB a beaucoup plus de caractère que celui de ses deux descendantes ; il est plus proche de la course que le 5 litres des versions ultérieures.

Ce coupé deux places dispose d'un châssis tubulaire renforcé de panneaux métalliques, tandis que la carrosserie réalisée chez Scaglietti est en acier avec ouvrants en aluminium, et certains éléments en composite fibre de verre: nez et jupe arrière. Il est donné pour 290 km/h, et effectue les 400 m départ arrêté en 13 secondes.


La voiture mise en vente

 

Cette berlinette Ferrari 365 GT/4 BB est  exceptionnelle, son histoire connue.

Autodrome l'a achetée en 2006, son propriétaire d'alors, l'avait conservée durant 27 années (soit depuis 1979 !) et elle se trouvait dans un très bon état d'origine et d'entretien, complète et très authentique. Ce collectionneur s'en est servi régulièrement, en lui offrant un entretien mécanique suivi.  Le kilométrage n'est pas documenté irréfutablement mais il était en 2006 très probablement celui indiqué au compteur, soit 79.000 km. 

Depuis, la voiture a fait l'objet d'une restauration totale, ( moteur, suspensions, freins, radiateur, pneus neufs), son échappement caractéristique à six sorties, est neuf et en inox. La carrosserie a été remise dans sa couleur jaune de sortie d'usine, à partir du métal à nu, l'intérieur, en excellent état a été conservé.

La 365 GT4/BB est une automobile de collection à la fois parfaitement utilisable régulièrement, et d'un potentiel de plus-value considérable, comparé aux autres modèles Ferrari douze cylindres construites durant l'âge d'or de la marque d'Enzo Ferrari

A propos de valeur sur le marché, il est utile de rappeler que sa concurrente de l'époque, la Lamborghini Miura se situe désormais entre 300 et 350.000 € pour des exemplaires en parfait état, ou que chez Ferrari,  les 250 GTE, modèles 2+2, et produits à plus de mille exemplaires, se situe vers 150 000 €.

Le prix des  Ferrari 365 BB, "anormalement" raisonnable, s'explique en grande partie par la confusion du public non averti, et l'amalgame fait avec les versions 512, mais il ne faut pas s'y tromper, la 365 BB est sans doute la dernière et ultime possédant les "chromosomes" de la marque et représente un choix évident, sans risque d'erreur.

Fabriquée en 387 exemplaires seulement, la 365 GT/4 BB est un modèle beaucoup plus rare que les BB qui lui ont succédé, elle est esthétiquement plus proche du prototype initial et du moteur de course, préservant l'intégrité du concept et offrant un plaisir de conduite incomparable. 

C'est une automobile qui a marqué l'histoire de la plus grande marque du monde, le direct prolongement des prototypes de courses,  fascinante.

Le dernier mot revient à Sergio Scaglietti dont la firme était chargée de l'assemblage des BB ): "It was something special ; it was the last car where we made everything by hand" ; ["c'était quelque chose de spécial : ce fut la dernière voiture où nous fabriquions tout à la main".]

Prix : trop tard

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