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AUTODROME  Bulletin N° 16 Octobre / Novembre 2007

 

« Le livre de la Splendeur ».

 

 

Le Zohar ou Livre de la Splendeur est un des ouvrages les plus importants de la tradition des anciens Hébreux. C’est cette notion de splendeur, au sens d’éclat et de révélation éblouie, qui vient à l'esprit lorsqu’on monte à bord de certaines limousines de grand luxe d'une époque passée.

Cette classe d’automobiles tout-à-fait à part, et peu connue en profondeur sinon des collectionneurs "initiés", émerge depuis quelques années et sera encore plus en vue et davantage recherchée à l’avenir.  

 

Le tableau de bord du Coupé Bentley T 1966, officiellement dénommé "Berlinette deux-portes"

dans la brochure d'origine d'où est extraite cette photo. Automobile, mobilier signé, objet d'art ?

 

C’est dans les années cinquante / soixante que les limousines de luxe se sont vraiment révélées. Cette ère a duré jusqu'à la fin des années 80. Bentley, Mercedes, Rolls-Royce, Jaguar ont produit depuis cette période des modèles extraordinaires qui n’auront jamais d’équivalent.

Cet âge d'or fut le résultat combiné de progrès techniques significatifs et d'une demande d'automobiles aussi parfaites que possible, au fur et à mesure que ce moyen de transport devenait une nécessité absolue de la vie moderne et notamment pour la frange la plus riche de la population.

Une fois maîtrisée la puissance des moteurs, et des technologies comme la transmission automatique ou la serve assistance, tout devenait possible: une combinaison unique de beauté, de qualité d'exécution et de prestations au-delà du confort – un luxe délectable - situe ces limousines fabriquées à la main dans une classe supérieure.

 

Mascotte de radiateur Rolls-Royce, dite "Spirit of Ecstasy".

 

Ne considérer ces modèles que comme "des voitures de riches" serait une erreur. De même que les plus grands artistes travaillèrent pour des mécènes fortunés, les créateurs de ces voitures, techniciens, ingénieurs et artistes passionnés et de grand talent, ont utilisé les moyens mis à leur disposition par leurs clients pour créer des œuvres d'art.

A bord "un autre monde est possible", répondant à des commandes d'une douceur incroyable, dans  un silence ouaté, et qui signifie posséder un fragment sans doute limité mais pour cela justement précieux, d'un univers révolu et fascinant.

 

Bentley Continental Coupé deux portes H.J. Mulliner (1956): une géniale simplicité sans aucune ornementation.

 

Ce chapitre de l'automobile, celui de la splendeur, s'est refermé depuis pour la majorité des conducteurs, mais chacun peut encore aujourd'hui y accéder à condition, comme l'enseigne le livre, de posséder le discernement nécessaire[1].

Les Bentley neuves ont toujours été inaccessibles[2]. Selon un historien de la marque: "le prix aussi était dans une classe à part ; toutefois l'évoquer était considéré par les clients comme "nqoc" (not quite our class, pas tout-à-fait de notre classe). Une Bentley, une Rolls-Royce est d'abord un signe de goût et d'indépendance matérielle et intellectuelle.

On peut aujourd'hui trouver certaines de ces autos de grand luxe en état parfait à partir de 30.000 €. Une aubaine en comparaison des gratifications fournies, inconnues ailleurs, et de la rareté des exemplaires irréprochables.

La Mercedes 600, dont la fabrication est d'une qualité hors du commun et la conception en avance sur son époque, est étonnamment vivante à la conduite, et confine au sublime par ses proportions architecturales. Elle procure un espace de sérénité et de silence, même en croisant à haute vitesse, et fait partie de ces mécaniques quasiment éternelles.

Certains coupés Mercedes SE des années 60 sont irremplaçables pour leur qualité de fabrication, de style, la profusion de luxe de leur habitacle, procurant un sentiment d'éternité. Le marché surévalue les Cabriolets (vers 60.000 €) mais offre les coupés en très bel état autour de 30.000 €: de véritables cadeaux pour qui sait choisir.

La Rolls-Royce Silver Shadow offre une extraordinaire richesse de matières: le spectacle, le toucher et les parfums des cuirs, bois et garnitures de laine sont irremplaçables. Compacte au regard de la générosité de l'habitacle, elle circule aisément en ville. La génération des années 80, Silver Spirit / Silver Spur fut aussi admirable, et encore plus perfectionnée avec notamment une suspension à contrôle automatique d'assiette. La Shadow est la plus vendue des Rolls-Royce, mais elle était fabriquée sans aucun compromis comme "la meilleure voiture du monde". C'est la plus accessible à l'achat, mais il convient d'être très sélectif : une très grande dispersion existe d'un exemplaire à l'autre.  Plus que jamais, mieux vaut débourser le nécessaire pour une auto parfaite.

La Jaguar MK10 et la 420 G, sous-cotées depuis longtemps, sont supérieures aux MKII, pourtant plus réputées en raison de leur passé en course ; mais les performances ne sont plus aujourd'hui un facteur majeur pour ce type d'auto à notre avis. Au prix actuel, un exemplaire bien choisi de ces limousines est un investissement patrimonial.

Les premières Maserati Quattroporte (dérivées des phénoménales 5000 GT[3]) et les Mexico sont également remarquables pour leur finition et leur dessin de fort caractère signé Pietro Frua, combiné à une magnifique mécanique qui était à l'époque le summum du savoir-faire que les ingénieurs avaient tiré de la compétition.

 

Bentley T Mulliner Park Ward 2-door 1967 (17 conduites à gauche seulement).

 

En tant que versions 2-portes, Rolls-Royce et Bentley Corniche, Bentley Continental figurent au premier rang de cette classe supérieure. Il faut connaître ces œuvres mécaniques pour bien choisir : ainsi la Corniche est connue en cabriolet mais c'est le coupé, plus rare  - un millier - qui est le choix du roi. Quand à sa sœur Bentley Mulliner Park Ward coupé, il n'en existe que 63, et à peine quinze par James Young.

Un propriétaire remarquait :"quand on conduit une Rolls-Royce Shadow ou Bentley de la première époque, l'impression est saisissante. Le volant à jante de bakélite très fine que l'on tient de deux doigts, la douceur extrême (bien plus que de nos jours) de la direction assistée, la puissance souple, et la vivacité surprenante de cette lourde voiture, l'ensemble donne effectivement une impression de perfection, et cela encore aujourd'hui, 40 ans plus tard..."

Bien que leur mécanique ait de tout temps été de puissance suffisante, les prestations des plus récents modèles sont naturellement plus élevées. 

La Bentley Turbo R par exemple, offre près de 400 ch., et 750 mN dès 2000 t/mn. Une fois abandonnées les idées reçues (le rayon de braquage est celui d'une Mercedes classe B, la consommation normalisée de 13 l/100km), on découvre un domaine réservé aux personnalités qui le méritent. Elle emmène quatre privilégiés et leurs bagages en croisière de luxe, passant de 0 à 100 en six secondes, culminant à 240 km/h, sur une suspension digne d'un tapis volant et avec une boîte automatique s'adaptant à votre conduite.

La climatisation et le chauffage sont à deux niveaux (tête / jambes), comme le réglage lombaire des sièges, d'un dessin que la firme revendique comme "orthopédique" ce qui explique en partie la relaxation absolue des voyages à bord.

Nous pourrions citer des dizaines de détails subtils, trésors mécaniques et esthétiques que recèlent ces limousines : les aiguilles de compteurs des premières Silver Shadow, comparables à celles d'instruments scientifiques, les tablettes en boiserie et laiton chromé, les interrupteurs qu'on se plaît à toucher pour le simple plaisir des doigts…

Posséder une telle automobile dans son garage est en fait rassurant et réconforte de bien des frustrations. Qualité, inspiration et élégance véritables perdurent, et en jouir en paix n'est ni frivole ni superflu: c'est préserver la continuité, la sérénité d'un mode de vie choisi et non imposé par le monde extérieur, une évidence vitale en fin de compte.

A notre époque la confusion s'installe dans bien des esprits ; heureusement certains ne prennent pas le "tout-automatique-tout-électronique" pour le luxe (comme l'écrit l'éditorialiste de Classic Car ce mois-ci "quelle différence avec ma brosse à dents électrique ?") mais reconnaissent la vraie beauté des formes et des matières, et discernent clairement cette période de l'Histoire où des machines devinrent de véritables œuvres.

 

Tableau de bord de la première Bentley Continental (1952).

 


 

[1] "Il y a des hommes qui, lorsqu’il voient un de leurs semblables bien vêtu, prennent le vêtement pour le corps. À plus forte raison n’apprécient-ils pas l’âme qui est encore supérieure au corps." (Extrait du Zohar).

[2] Nous parlons des Bentley classiques. Après l'achat de la marque par BMW, les choses ont changé.

[3] La première 5000 GT dessinée spécialement par Bianchi-Anderloni (Touring) pour le Shah, fit l'objet de ce commentaire par un essayeur  en 1959: "le seul reproche possible est qu'à 270 km/h, la voiture semble rouler à 140, ce qui peut avoir des conséquences  gênantes si le conducteur est inexpérimenté".

 


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